• Comment travaillent aujourd'hui les spécialistes de l'archéologie biblique et quelle est la spécificité de leur démarche ?

• Dans quelle mesure l'archéologie moderne apporte-t-elle un nouvel éclairage aux textes de l'Ancien Testament ?

• En quoi le résultat de ces recherches permet-il de mieux comprendre l'élaboration et l'évolution de la foi d'Israël ?

• Quelle incidence peut avoir cette relecture de l'Ancien Testament sur la foi des chrétiens aujourd'hui ?

Extrait d'un article de la "Revue Choisir"(Genève)

De nombreuses publications ces derniers temps* semblent avoir remis en question l'historicité de la Bible, du moins de certains textes si présents dans nos mémoires par la force de l'image qu'ils véhiculaient : la traversée de la mer Rouge, les trompettes de Jéricho qui font crouler les murailles de la ville…
Il est vrai que pour bon nombre de chrétiens, la "Bible a dit vrai", pour plagier un livre de Werner Keller** où l'auteur voulait prouver que l'archéologie ne faisait que confirmer l'historicité des récits bibliques. C'était déjà à son époque tromper le lecteur en l'incitant à lire le texte de la Bible avec des lunettes d'historien moderne, qui cherche à dater et à localiser les événements de l'Histoire.
Lorsque l'archéologue avoue aujourd'hui, après plusieurs décennies de recherche méticuleuse qu'il n'y avait pas de murs à Jéricho à l'époque où Josué à la tête du peuple de la Bible entrait en Terre Promise, il ne met pas en cause le texte biblique, mais la lecture que j'en fais si je prends le récit biblique pour un compte-rendu journalistique des événements. Il m'oblige donc à relire attentivement le texte, comme les biblistes du reste m'incitent à le faire depuis des décennies déjà.
Jean-Bernard Livio

* Israël Finkelstein et Neil Silberman (La Bible dévoilée - Bayard 2002)
** Werner Keller (La Bible arrachée aux sables - 1955 - réédition Perrin 2005)